David Hume

David Hume était un philosophe, historien, économiste et essayiste écossais de grande influence au XVIIIe siècle. Il est largement considéré comme l’une des figures les plus importantes de l’histoire de la philosophie anglaise et comme une figure clé des Lumières écossaises. Les travaux de Hume couvraient un large éventail de sujets, notamment l’épistémologie, la métaphysique, l’éthique, la philosophie politique et la philosophie de la religion.

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Histoire de David Hume

David Hume est né le 7 mai 1711 à Édimbourg, en Écosse. Il a étudié le droit à l’Université d’Édimbourg, mais sa passion pour la philosophie l’a rapidement poussé à poursuivre une carrière intellectuelle. Il a également étudié à l’Université d’Oxford pendant un certain temps, mais il a été déçu par l’approche philosophique dominante de l’époque.

 

En 1734, Hume publie son premier ouvrage, « Traités politiques », qui suscite peu d’attention. Par la suite, il se rend en France, où il rédige son œuvre majeure, « Traité de la nature humaine », publié en 1739-1740. Cependant, cette œuvre ne rencontre pas non plus le succès escompté à sa sortie.

Après ces déceptions, Hume entreprend de réviser et de condenser ses idées dans un ouvrage plus accessible, intitulé « Enquête sur l’entendement humain » (1748) et « Enquête sur les principes de la morale » (1751). Ces deux ouvrages rencontrent un grand succès et lui apportent enfin la reconnaissance qu’il mérite.

 

Hume est souvent considéré comme un sceptique radical en raison de ses critiques de la connaissance humaine, notamment sa remise en question de la causalité et de la rationalité. Il soutenait que nos connaissances étaient basées sur des associations d’idées plutôt que sur des certitudes absolues.

 

En plus de ses travaux philosophiques, Hume s’est également intéressé à l’histoire et à l’économie. Son œuvre « Histoire d’Angleterre » (1754-1762) est toujours considérée comme une référence importante en matière d’histoire britannique.

 

David Hume est décédé le 25 août 1776 à Édimbourg, laissant derrière lui un héritage philosophique durable et influent. Ses idées ont eu une influence considérable sur de nombreux domaines de la pensée du 18e siècle, et son approche empiriste continue d’être étudiée et débattue de nos jours.

La philosophie de Hume

La philosophie de David Hume est caractérisée par son empirisme radical et son scepticisme philosophique. Il remet en question de nombreux concepts et idées traditionnelles de la philosophie et propose des arguments novateurs sur divers sujets.

Hume considère que toute connaissance humaine est fondée sur l’expérience sensorielle. Selon lui, l’esprit humain est une « table rase » à la naissance et toutes nos idées et connaissances sont issues de nos impressions sensibles. Il soutient que notre connaissance du monde est basée sur des associations d’idées que nous formons à partir de nos impressions.

 

Un des aspects les plus célèbres de la philosophie de Hume est sa critique de la causalité. Il conteste l’idée qu’il existe une relation nécessaire entre les causes et les effets. Selon lui, nous ne pouvons pas observer directement cette connexion causale et notre croyance en la causalité repose uniquement sur des habitudes mentales formées par des expériences passées.

 

En matière de morale, Hume rejette l’idée d’une morale universelle et objective. Pour lui, la moralité repose sur les sentiments et les émotions humaines. Il soutient que nos jugements moraux sont basés sur notre sympathie ou notre antipathie envers certaines actions et que la moralité dépend des circonstances particulières.

 

Dans le domaine de la religion, Hume adopte une approche critique. Il remet en question les arguments en faveur de l’existence de Dieu et souligne le rôle des croyances religieuses dans la formation des superstitions et des préjugés.

 

En résumé, la philosophie de Hume est marquée par son empirisme radical, son scepticisme envers les notions de causalité et de rationalité, et son rejet des conceptions universelles et objectives de la morale et de la religion. Ses idées ont eu un impact significatif sur le développement ultérieur de la philosophie et continuent d’être étudiées et débattues de nos jours.

L’empirisme

Selon David Hume, l’empirisme est une approche philosophique qui soutient que toute connaissance provient de l’expérience sensorielle. Hume considère l’esprit humain comme une « table rase » à la naissance, dépourvue de connaissances innées. Il affirme que toutes nos idées, concepts et principes sont dérivés de nos impressions sensibles.

 

Pour Hume, les impressions sont les perceptions immédiates et vives que nous avons par le biais de nos sens. Elles peuvent être des impressions de perception (comme la vision d’un objet) ou des impressions de réflexion (comme la douleur ou la joie). Les idées, en revanche, sont des copies affaiblies des impressions qui se forment lorsque nous réfléchissons à nos impressions passées.

 

Hume affirme que notre connaissance du monde est basée sur les associations d’idées que nous formons à partir de nos impressions. Ces associations peuvent être de trois types : la ressemblance (une idée en rappelle une autre), la contiguïté spatiale ou temporelle (des idées liées par une proximité physique ou temporelle) et la cause et l’effet (lorsque nous associons une idée à une autre en raison d’une relation de cause à effet perçue).

 

Cependant, Hume remet en question la validité de certaines de ces associations, en particulier celle de la cause et de l’effet. Il affirme que nous ne pouvons jamais observer directement une relation nécessaire entre une cause et son effet. Au lieu de cela, nous établissons des liens de causalité par habitude mentale, en nous basant sur des expériences passées répétées. Hume soutient donc que la causalité est une croyance subjective plutôt qu’un fait objectif.

 

Ainsi, pour Hume, l’empirisme est l’idée que toute connaissance provient de l’expérience et que notre esprit ne peut connaître que ce qui est accessible à nos sens. Les impressions sensibles sont la source ultime de nos idées, et notre connaissance du monde est construite par le biais d’associations d’idées formées à partir de ces impressions.

La critique de la causalité

Selon Hume, nous ne pouvons pas percevoir directement une connexion causale, mais seulement des séquences d’événements régulièrement conjoints.

Hume soutient que notre croyance en la causalité repose sur l’observation répétée de certains types d’événements qui se produisent dans un ordre constant. Par exemple, si nous voyons toujours que lorsqu’un objet en mouvement entre en collision avec un autre objet, celui-ci se met à bouger, nous tirons la conclusion qu’il y a une relation de cause à effet entre la collision et le mouvement de l’objet touché. Cependant, Hume affirme que cette relation n’est pas nécessairement présente dans la réalité elle-même.

 

Selon Hume, notre croyance en la causalité repose en réalité sur l’habitude mentale plutôt que sur une connaissance certaine. Nous avons l’habitude de voir certains types d’événements se produire de manière régulière, et notre esprit associe automatiquement ces événements les uns aux autres. Cependant, il n’y a pas de raison logique ou rationnelle permettant d’affirmer qu’une cause donnée entraînera toujours un effet spécifique.

 

Hume souligne également que notre croyance en la causalité est influencée par nos attentes et nos préjugés. Nous avons tendance à chercher des causes pour expliquer les événements et à attribuer des liens causaux là où il n’y en a peut-être pas. Par exemple, si nous portons un porte-bonheur lors d’un match de football et que notre équipe gagne, nous pourrions attribuer la victoire à notre porte-bonheur, même s’il n’y a aucune preuve causale réelle de cette relation.

 

En remettant en question la notion de causalité, Hume met en doute la certitude de notre connaissance et souligne la nature subjective de nos croyances. Il invite à une approche plus prudente et sceptique envers les notions de causalité et de relations nécessaires, incitant à une analyse plus critique des fondements de nos connaissances.

La morale

Selon David Hume, la morale repose sur les sentiments et les émotions humaines plutôt que sur des principes rationnels ou des règles objectives. Hume propose une approche fondée sur l’observation des comportements humains et sur l’expérience des sentiments moraux.

 

Hume soutient que nos jugements moraux sont fondés sur notre capacité à ressentir de la sympathie ou de l’antipathie envers certaines actions ou caractéristiques. Nous avons tendance à approuver moralement les actions qui suscitent en nous des sentiments de bienveillance, d’utilité ou de vertu, tandis que nous désapprouvons les actions qui provoquent des sentiments contraires, tels que la cruauté, l’égoïsme ou l’injustice.

 

Selon Hume, la moralité n’est pas une question de conformité à des règles universelles ou à des lois divines, mais plutôt une question de ressentis et de jugements subjectifs. Il rejette l’idée que la moralité puisse être déterminée par la raison seule. Au contraire, il affirme que les principes moraux sont basés sur les émotions et les sentiments humains.

 

Cependant, Hume ne nie pas l’existence de normes morales ou l’importance de la moralité dans la vie sociale. Il reconnaît que les sociétés humaines ont besoin de règles et de conventions morales pour maintenir l’ordre et la cohésion sociale. Il soutient que ces règles sont souvent établies en fonction de l’utilité générale et de l’intérêt commun.

 

En fin de compte, la morale selon Hume repose sur une compréhension empirique des sentiments et des émotions humaines. Les jugements moraux sont influencés par notre nature émotionnelle et nos interactions sociales. La moralité est donc relative à chaque individu et à chaque culture, mais elle est également ancrée dans notre nature humaine et dans nos besoins sociaux.

Son influence

L’influence de David Hume sur la philosophie et d’autres domaines de la pensée a été profonde et durable. Voici quelques aspects de son influence :

  • Philosophie : Hume a joué un rôle central dans le développement de la philosophie moderne. Son empirisme radical a influencé de nombreux philosophes ultérieurs, tels que Immanuel Kant, qui a été motivé par les idées de Hume à élaborer une réponse critique à son scepticisme. Les travaux de Hume ont également inspiré des philosophes contemporains, notamment dans les domaines de la philosophie de l’esprit, de l’épistémologie et de la philosophie de la science.
  • Scepticisme et critique de la connaissance : Hume a remis en question les fondements de la connaissance humaine, notamment en critiquant la causalité et en mettant en avant l’importance de l’expérience sensible. Son scepticisme a ouvert de nouvelles perspectives sur la nature de la connaissance et a encouragé des débats sur les limites et les fondements de notre compréhension du monde.
  • Éthique : La vision de Hume selon laquelle la morale repose sur les sentiments et les émotions humaines a influencé le domaine de l’éthique. Son approche émotionnelle de la moralité a été explorée et développée par des philosophes ultérieurs, tels que Adam Smith et Friedrich Nietzsche. De plus, sa critique des théories morales basées sur la raison seule a contribué à l’évolution de l’éthique en tant que discipline axée sur les questions émotionnelles et les considérations pratiques.
  • Histoire : Hume a également laissé une marque indélébile dans le domaine de l’histoire. Son œuvre majeure, « Histoire d’Angleterre », a été saluée comme une contribution significative à l’étude historique. Il a introduit une approche fondée sur l’analyse des causes et des effets, ainsi que sur l’exploration des motivations et des actions des individus, ce qui a influencé les historiens ultérieurs.
  • Économie : Bien que moins connue, la contribution de Hume à l’économie a également été notée. Ses écrits sur la monnaie, le commerce et la politique économique ont influencé des économistes tels que John Maynard Keynes et Friedrich Hayek. Ses idées sur l’équilibre des échanges internationaux et sur les avantages du commerce libre ont contribué à façonner les débats économiques ultérieurs.

En somme, la pensée de David Hume a eu une influence considérable sur de nombreux domaines, de la philosophie à l’éthique, en passant par l’histoire et l’économie. Ses idées ont continué à stimuler la réflexion et le débat, et son héritage intellectuel perdure encore de nos jours.

Ses oeuvres

David Hume a écrit de nombreux ouvrages dans différents domaines de la philosophie, de l’histoire et de l’économie. Voici quelques-unes de ses œuvres les plus importantes :

  • « Traités politiques » (1734) : Son premier ouvrage, qui aborde des questions politiques telles que l’origine du gouvernement, les formes de gouvernement et la souveraineté.
  • « Traité de la nature humaine » (1739-1740) : Son œuvre majeure dans laquelle il développe ses idées sur l’épistémologie, la philosophie de l’esprit et la morale. Il y examine la nature de la connaissance, la perception, les passions, la moralité et l’idée du moi.
  • « Enquête sur l’entendement humain » (1748) : Un ouvrage dans lequel Hume révise et condense les idées de son « Traité de la nature humaine ». Il y aborde des sujets tels que la connaissance, la causalité, l’induction, les relations entre les idées et les impressions, et l’idée du soi.
  • « Enquête sur les principes de la morale » (1751) : Dans cet ouvrage, Hume explore les fondements de la morale et propose une approche sentimentale de l’éthique, mettant l’accent sur les émotions et les sentiments moraux.
  • « Histoire d’Angleterre » (1754-1762) : Une vaste œuvre historique en plusieurs volumes, dans laquelle Hume retrace l’histoire de l’Angleterre depuis les invasions romaines jusqu’au règne de Georges II. Elle est reconnue comme une référence importante en matière d’histoire britannique.
  • « Essais moraux et politiques » (1741-1752) : Une collection d’essais sur des sujets variés, allant de la politique à la philosophie morale, en passant par la religion et l’économie.
  • « Essais sur le commerce » (1752) : Un recueil d’essais économiques dans lequel Hume explore les théories monétaires, le commerce international et les politiques économiques.

Ces œuvres, parmi d’autres, ont contribué à façonner la pensée de Hume et ont eu une influence significative sur la philosophie, l’histoire, l’éthique et l’économie.

Citations de David Hume

Voici quelques citations célèbres de David Hume :

  • « La raison est, et ne devrait être qu’esclave des passions. » (De « Traité de la nature humaine »)
  • « La plupart des vices sont simplement des qualités excessives ou déficientes. » (De « Enquête sur les principes de la morale »)
  • « La raison est et doit seulement être l’esclave des passions et ne peut prétendre à aucun autre office que de les servir et de leur obéir. » (De « Enquête sur l’entendement humain »)
  • « La justice est une vertu artificielle, née de l’utilité publique. » (De « Traité de la nature humaine »)
  • « La coutume est la grande guide de la vie humaine. » (De « Enquête sur l’entendement humain »)
  • « La philosophie ne peut pas suffire à contenter pleinement l’esprit de l’homme. » (De « Essais moraux et politiques »)
  • « La croyance est plus semblable à un sentiment qu’à une opération de l’entendement. » (De « Enquête sur l’entendement humain »)
  • « La raison est et doit être l’esclave des passions. » (De « Traité de la nature humaine »)
  • « La vérité se trouve toujours dans la simplicité, et non dans la multiplicité et la confusion des choses. » (De « Essais moraux et politiques »)
  • « La sagesse humaine est toujours imparfaite et souvent trompeuse. » (De « Histoire d’Angleterre »)

Ces citations illustrent certains des concepts clés de la pensée de David Hume, tels que le rôle des passions dans la prise de décision, l’importance de la coutume et de l’expérience, et la relativité de la raison et de la vérité.